Written by
Charles Baudelaire |
Voici venir les temps o? vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'?vapore ainsi qu'un encensoir;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir;
Valse m?lancolique et langoureux vertige!
Chaque fleur s'?vapore ainsi qu'un encensoir;
Le violon fr?mit comme un coeur qu'on afflige;
Valse m?lancolique et langoureux vertige!
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.
Le violon fr?mit comme un coeur qu'on afflige,
Un coeur tendre qui hait le n?ant vaste et noir!
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir;
Le soleil s'est noy? dans son sang qui se fige.
Un coeur tendre qui hait le n?ant vaste et noir,
Du pass? lumineux receuille tout vestige!
Le soleil s'est noy? dans son sang qui se fige . . .
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir!
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Written by
Charles Baudelaire |
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;
Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'espérance, comme un chauve-souris,
S'en va battant le mur de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lance vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement
-- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
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Written by
Victor Hugo |
It was a humble church, with arches low,
The church we entered there,
Where many a weary soul since long ago
Had past with plaint or prayer.
Mournful and still it was at day's decline,
The day we entered there;
As in a loveless heart, at the lone shrine,
The fires extinguished were.
Scarcely was heard to float some gentlest sound,
Scarcely some low breathed word,
As in a forest fallen asleep, is found
Just one belated bird.
A STORM SIMILE.
("Oh, regardez le ciel!")
{June, 1828.}
See, where on high the moving masses, piled
By the wind, break in groups grotesque and wild,
Present strange shapes to view;
Oft flares a pallid flash from out their shrouds,
As though some air-born giant 'mid the clouds
Sudden his falchion drew.
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Written by
Francois Villon |
WRITTEN FOR HIS MOTHER
Dame du ciel, regents terrienne,
Emperiere des infemaux palus. . . .
Lady of Heaven and earth, and therewithal
Crowned Empress of the nether clefts of Hell,—
I, thy poor Christian, on thy name do call,
Commending me to thee, with thee to dwell,
Albeit in nought I be commendable.
But all mine undeserving may not mar
Such mercies as thy sovereign mercies are;
Without the which (as true words testify)
No soul can reach thy Heaven so fair and far.
Even in this faith I choose to live and die.
Unto thy Son say thou that I am His,
And to me graceless make Him gracious.
Said Mary of Egypt lacked not of that bliss,
Nor yet the sorrowful clerk Theopbilus,
Whose bitter sins were set aside even thus
Though to the Fiend his bounden service was.
Oh help me, lest in vain for me should pass
(Sweet Virgin that shalt have no loss thereby!)
The blessed Host and sacring of the Mass
Even in this faith I choose to live and die.
A pitiful poor woman, shrunk and old,
I am, and nothing learn'd in letter-lore.
Within my parish-cloister I behold
A painted Heaven where harps and lutes adore,
And eke an Hell whose damned folk seethe full sore:
One bringeth fear, the other joy to me.
That joy, great Goddess, make thou mine to be,—
Thou of whom all must ask it even as I;
And that which faith desires, that let it see.
For in this faith I choose to live and die.
O excellent Virgin Princess! thou didst bear
King Jesus, the most excellent comforter,
Who even of this our weakness craved a share
And for our sake stooped to us from on high,
Offering to death His young life sweet and fair.
Such as He is, Our Lord, I Him declare,
And in this faith I choose to live and die.
Dante Gabriel Rossetti, trans.
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Written by
Judith Skillman |
Poem by Anne-Marie Derése
La nuit s'ouvre, l'orage,
accouplement mauve,
boursouflure.
Le ciel chargè
comme un bateau marchand
jette l'ancre.
Le danger plus lourd
chaque instant
distille une moiteur
de serre.
Miroitante de mercure,
la vallèe des sept Meuses
souffle la brume
par ses narines grises.
La vallèe a rejoint la nuit,
deux femelles humides
que l'orage pènétre.
Et moi, debout,
dans le vent anxieux,
j'espére la dèchirure.
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Written by
Charles Baudelaire |
Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'été si doux :
Au détour d'un sentier une charogne infame
Sur un lit semé de cailloux,
Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d'exhalaisons.
Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande nature
Tout ce qu'ensemble elle avait joint ;
Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s'épanouir.
La puanteur etait si forte, que sur l'herbe
Vous crûtes vous évanouir.
Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D'ou sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.
Tout cela descendait, montait comme une vague,
Ou s'élançait en pétillant ;
On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague,
Vivait en se multipliant.
Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l'eau courante et le vent,
Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.
Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve,
Une ébauche lente à venir,
Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève
Seulement par le souvenir.
Derrière les rochers une chienne inquiete
Nous regardait d'un oeil fâché,
Épiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu'elle avait lâché.
--Et poutant vous serez semblable à cette ordure,
A cette horrible infection,
Étoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion!
Oui! telle vous serez, ô reine des grâces,
Apres les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses.
Moisir parmi les ossements.
Alors, ô ma beauté! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés !
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Written by
Paul Eluard |
La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.
Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources de couleurs,
Parfums éclos d'une couvée d'aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.
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Written by
Andre Breton |
Je connais le d?sespoir dans ses grandes lignes. Le d?sespoir n'a pas d'ailes, il ne
se tient pas n?cessairement ? une table desservie sur une terrasse, le soir, au bord de
la mer. C'est le d?sespoir et ce n'est pas le retour d'une quantit? de petits faits
comme des graines qui quittent ? la nuit tombante un sillon pour un autre. Ce n'est pas
la mousse sur une pierre ou le verre ? boire. C'est un bateau cribl? de neige, si vous
voulez, comme les oiseaux qui tombent et leur sang n'a pas la moindre ?paisseur. Je
connais le d?sespoir dans ses grandes lignes. Une forme tr?s petite, d?limit?e par un
bijou de cheveux. C'est le d?sespoir. Un collier de perles pour lequel on ne saurait
trouver de fermoir et dont l'existence ne tient pas m?me ? un fil, voil? le d?sespoir.
Le reste, nous n'en parlons pas. Nous n'avons pas fini de des?sp?rer, si nous
commen?ons. Moi je d?sesp?re de l'abat-jour vers quatre heures, je d?sesp?re de
l'?ventail vers minuit, je d?sesp?re de la cigarette des condamn?s. Je connais le
d?sespoir dans ses grandes lignes. Le d?sespoir n'a pas de coeur, la main reste toujours
au d?sespoir hors d'haleine, au d?sespoir dont les glaces ne nous disent jamais s'il est
mort. Je vis de ce d?sespoir qui m'enchante. J'aime cette mouche bleue qui vole dans le
ciel ? l'heure o? les ?toiles chantonnent. Je connais dans ses grandes lignes le
d?sespoir aux longs ?tonnements gr?les, le d?sespoir de la fiert?, le d?sespoir de
la col?re. Je me l?ve chaque jour comme tout le monde et je d?tends les bras sur un
papier ? fleurs, je ne me souviens de rien, et c'est toujours avec d?sespoir que je
d?couvre les beaux arbres d?racin?s de la nuit. L'air de la chambre est beau comme des
baguettes de tambour. Il fait un temps de temps. Je connais le d?sespoir dans ses grandes
lignes. C'est comme le vent du rideau qui me tend la perche. A-t-on id?e d'un d?sespoir
pareil! Au feu! Ah! ils vont encore venir. . . Et les annonces de journal, et les r?clames
lumineuses le long du canal. Tas de sable, esp?ce de tas de sable! Dans ses grandes
lignes le d?sespoir n'a pas d'importance. C'est une corv?e d'arbres qui va encore faire
une for?t, c'est une corv?e d'?toiles qui va encore faire un jour de moins, c'est une
corv?e de jours de moins qui va encore faire ma vie.
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Written by
Victor Hugo |
("En ce temps-là du ciel les portes.")
{Bk. I. v., December, 1822.}
The golden gates were opened wide that day,
All through the unveiled heaven there seemed to play
Out of the Holiest of Holy, light;
And the elect beheld, crowd immortal,
A young soul, led up by young angels bright,
Stand in the starry portal.
A fair child fleeing from the world's fierce hate,
In his blue eye the shade of sorrow sate,
His golden hair hung all dishevelled down,
On wasted cheeks that told a mournful story,
And angels twined him with the innocent's crown,
The martyr's palm of glory.
The virgin souls that to the Lamb are near,
Called through the clouds with voices heavenly clear,
God hath prepared a glory for thy brow,
Rest in his arms, and all ye hosts that sing
His praises ever on untired string,
Chant, for a mortal comes among ye now;
Do homage—"'Tis a king."
And the pale shadow saith to God in heaven:
"I am an orphan and no king at all;
I was a weary prisoner yestereven,
My father's murderers fed my soul with gall.
Not me, O Lord, the regal name beseems.
Last night I fell asleep in dungeon drear,
But then I saw my mother in my dreams,
Say, shall I find her here?"
The angels said: "Thy Saviour bids thee come,
Out of an impure world He calls thee home,
From the mad earth, where horrid murder waves
Over the broken cross her impure wings,
And regicides go down among the graves,
Scenting the blood of kings."
He cries: "Then have I finished my long life?
Are all its evils over, all its strife,
And will no cruel jailer evermore
Wake me to pain, this blissful vision o'er?
Is it no dream that nothing else remains
Of all my torments but this answered cry,
And have I had, O God, amid my chains,
The happiness to die?
"For none can tell what cause I had to pine,
What pangs, what miseries, each day were mine;
And when I wept there was no mother near
To soothe my cries, and smile away my tear.
Poor victim of a punishment unending,
Torn like a sapling from its mother earth,
So young, I could not tell what crime impending
Had stained me from my birth.
"Yet far off in dim memory it seems,
With all its horror mingled happy dreams,
Strange cries of glory rocked my sleeping head,
And a glad people watched beside my bed.
One day into mysterious darkness thrown,
I saw the promise of my future close;
I was a little child, left all alone,
Alas! and I had foes.
"They cast me living in a dreary tomb,
Never mine eyes saw sunlight pierce the gloom,
Only ye, brother angels, used to sweep
Down from your heaven, and visit me in sleep.
'Neath blood-red hands my young life withered there.
Dear Lord, the bad are miserable all,
Be not Thou deaf, like them, unto my prayer,
It is for them I call."
The angels sang: "See heaven's high arch unfold,
Come, we will crown thee with the stars above,
Will give thee cherub-wings of blue and gold,
And thou shalt learn our ministry of love,
Shalt rock the cradle where some mother's tears
Are dropping o'er her restless little one,
Or, with thy luminous breath, in distant spheres,
Shalt kindle some cold sun."
Ceased the full choir, all heaven was hushed to hear,
Bowed the fair face, still wet with many a tear,
In depths of space, the rolling worlds were stayed,
Whilst the Eternal in the infinite said:
"O king, I kept thee far from human state,
Who hadst a dungeon only for thy throne,
O son, rejoice, and bless thy bitter fate,
The slavery of kings thou hast not known,
What if thy wasted arms are bleeding yet,
And wounded with the fetter's cruel trace,
No earthly diadem has ever set
A stain upon thy face.
"Child, life and hope were with thee at thy birth,
But life soon bowed thy tender form to earth,
And hope forsook thee in thy hour of need.
Come, for thy Saviour had His pains divine;
Come, for His brow was crowned with thorns like thine,
His sceptre was a reed."
Dublin University Magazine.
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Written by
Carolyn Kizer |
Tout le ciel vert se meurt
Le dernier arbre brûle.
The whole green sky is dying. The last tree flares
With a great burst of supernatural rose
Under a canopy of poisonous airs.
Could we imagine our return to prayers
To end in time before time's final throes,
The green sky dying as the last tree flares?
But we were young in judgment, gray in hairs
Who could make peace; but it was war we chose,
To spread its canopy of poisoning airs.
Not all our children's pleas and women's stares
Could steer us from this Hell. And now God knows
His whole green sky is dying as it flares.
Our crops of wheat have turned to fields of tares.
This dreadful century staggers to its close
And the sky dies for us, its poisoned heirs.
All rain was dust. Its granules were our cares.
Throats burst as everywhere winter arose
To dye the dead sky green. The last tree bears
Within its canopy ripe poisoned pears.
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