Written by
Charles Baudelaire |
Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'été si doux :
Au détour d'un sentier une charogne infame
Sur un lit semé de cailloux,
Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d'exhalaisons.
Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande nature
Tout ce qu'ensemble elle avait joint ;
Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s'épanouir.
La puanteur etait si forte, que sur l'herbe
Vous crûtes vous évanouir.
Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D'ou sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.
Tout cela descendait, montait comme une vague,
Ou s'élançait en pétillant ;
On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague,
Vivait en se multipliant.
Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l'eau courante et le vent,
Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.
Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve,
Une ébauche lente à venir,
Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève
Seulement par le souvenir.
Derrière les rochers une chienne inquiete
Nous regardait d'un oeil fâché,
Épiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu'elle avait lâché.
--Et poutant vous serez semblable à cette ordure,
A cette horrible infection,
Étoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion!
Oui! telle vous serez, ô reine des grâces,
Apres les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses.
Moisir parmi les ossements.
Alors, ô ma beauté! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés !
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Written by
Robert Burns |
WI’ braw new branks in mickle pride,
And eke a braw new brechan,
My Pegasus I’m got astride,
And up Parnassus pechin;
Whiles owre a bush wi’ donwward crush,
The doited beastie stammers;
Then up he gets, and off he sets,
For sake o’ Willie Chalmers.
I doubt na, lass, that weel ken’d name
May cost a pair o’ blushes;
I am nae stranger to your fame,
Nor his warm urged wishes.
Your bonie face sae mild and sweet,
His honest heart enamours,
And faith ye’ll no be lost a whit,
Tho’ wair’d on Willie Chalmers.
Auld Truth hersel’ might swear yer’e fair,
And Honour safely back her;
And Modesty assume your air,
And ne’er a ane mistak her:
And sic twa love-inspiring een
Might fire even holy palmers;
Nae wonder then they’ve fatal been
To honest Willie Chalmers.
I doubt na fortune may you shore
Some mim-mou’d pouther’d priestie,
Fu’ lifted up wi’ Hebrew lore,
And band upon his breastie:
But oh! what signifies to you
His lexicons and grammars;
The feeling heart’s the royal blue,
And that’s wi’ Willie Chalmers.
Some gapin’, glowrin’ countra laird
May warsle for your favour;
May claw his lug, and straik his beard,
And hoast up some palaver:
My bonie maid, before ye wed
Sic clumsy-witted hammers,
Seek Heaven for help, and barefit skelp
Awa wi’ Willie Chalmers.
Forgive the Bard! my fond regard
For ane that shares my bosom,
Inspires my Muse to gie ’m his dues
For deil a hair I roose him.
May powers aboon unite you soon,
And fructify your amours,—
And every year come in mair dear
To you and Willie Chalmers.
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Written by
Guillaume Apollinaire |
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine.
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
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Written by
Walt Whitman |
HAST never come to thee an hour,
A sudden gleam divine, precipitating, bursting all these bubbles, fashions, wealth?
These eager business aims—books, politics, art, amours,
To utter nothingness?
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Written by
Robert Louis Stevenson |
THOUGH deep indifference should drowse
The sluggish life beneath my brows,
And all the external things I see
Grow snow-showers in the street to me,
Yet inmost in my stormy sense
Thy looks shall be an influence.
Though other loves may come and go
And long years sever us below,
Shall the thin ice that grows above
Freeze the deep centre-well of love?
No, still below light amours, thou
Shalt rule me as thou rul'st me now.
Year following year shall only set
Fresh gems upon thy coronet;
And Time, grown lover, shall delight
To beautify thee in my sight;
And thou shalt ever rule in me
Crowned with the light of memory.
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